Prenons soin de nos liens
Cette épidémie et le confinement peuvent nous faire vivre de multiples émotions. Regardons-les de plus près…
Il peut y avoir de la peur, peur qui peut aller de la crainte d’attraper le virus lors d’un contact, à la peur de perdre une partie de son salaire, son poste ou son entreprise, voire, plus profondément, à la peur de perdre un proche ou de mourir soi-même, etc.
Il peut y avoir de la colère : agacement, impatience voire colère du fait d’être limité dans ses mouvements, colère face à certaines décisions du gouvernement ou des pays, indignation et révolte devant certains actes comme les trafics de masques ou les petits mots anonymes pour demander à un voisin soignant de
déménager, etc.
Il peut y avoir de la tristesse : pincement au cœur de ne pas pouvoir voir « en vrai » ses collègues de travail ou ses copains, tristesse de ne pouvoir visiter un parent ou un ami malade, jusqu’au profond chagrin à la perte d’un proche…
Ces émotions (et toutes leurs nuances), que nous qualifierons d’ « inconfortables », parlent de besoins en nous qui sont malmenés et non satisfaits à l’occasion de ce que nous vivons. Quand nous parlons ici de « besoins », il s’agit de ces besoins universels, fondamentaux, que tous nous partageons, que tous nous portons à l’intérieur de nous et qu’il nous est essentiel de suffisamment nourrir pour trouver du confort et du bien-être. Ainsi, en résumé (on pourrait développer bien davantage…), la peur parle du besoin de sécurité (physique, sanitaire, matérielle, voire affective), la colère parle du besoin de respect de son intégrité personnelle (besoin de respect, de valeurs, d’autonomie, de liberté…), et la tristesse parle du besoin de liens (besoin de liens affectifs, d’appartenance, d’amitié, d’amour…).
Si nous regardons bien, il peut y avoir aussi des moments de joie dans notre quotidien actuel : sourire à la vision d’une de ces multiples vidéos humoristiques sur le confinement (que de créativité !!), émotion à la lecture du message affectueux d’un proche, réconfort à la douceur d’une infirmière, élan de joie quand nous applaudissons le soir à 20h avec les voisins que nous saluons d’un geste de la main, satisfaction et détente quand nous parvenons à faire un peu de sport ou que nous nous plongeons dans un bon bouquin ou notre série préférée, plaisir des moments partagés en famille, plaisir des choses simples comme cuisiner, jardiner, etc., réconfort et bonne humeur quand nous partageons un moment en visio avec des collègues ou avec des amis, etc.
Toutes ces nuances de la joie, ces émotions « confortables », parlent de besoins en nous qui dans l’instant, dans la situation que nous vivons, sont suffisamment satisfaits. Dès qu’un besoin en nous est suffisamment comblé, nous ressentons quelque chose de l’ordre de la joie, avec plein de nuances possibles. Quand ces émotions nous traversent voire nous submergent, iI est utile, en particulier s’agissant des émotions « inconfortables », de les reconnaître (de leur mettre un nom et de reconnaître « je suis triste » ou « j’ai peur », etc.), de les accueillir et d’essayer de comprendre de quel(s) besoin(s) elles se font les messagères…
Pour quoi faire ?
Pour regarder comment je peux m’y prendre pour prendre soin de ce(s) besoin(s). Dans la situation que je traverse et qui me fait vivre telle ou telle émotion, qui parle de tel ou tel besoin essentiel pour moi, sur quoi ai-je du pouvoir ? sur quoi puis-je agir pour m’aider à répondre à ce besoin, ne serait-ce qu’un petit peu ?
Focalisons-nous sur l’un des aspects que cette situation de confinement peut revêtir. Du fait de l’obligation de confinement, nous vivons tous des situations de séparations :
- séparation par rapport aux proches (parents, famille, amis…),
- séparation au niveau professionnel, que l’on ne puisse plus travailler ou que l’on continue en télétravail (par rapport aux collègues, à l’équipe, à l’entreprise, aux clients, aux fournisseurs…),
- séparation par rapport aux contacts et connaissances habituels (commerçants, voisins…).
Même pour les plus solitaires d’entre nous, ces séparations finissent par peser et par susciter en nous quelque chose de l’ordre du manque, de la perte d’envie et de motivation… quelque chose de l’ordre de la tristesse. Comme nous le disions plus haut, c’est qu’il y a là un besoin essentiel qui est malmené par ces séparations : le besoin de liens (besoin de partage, de proximité, de contact, de reconnaissance, d’appartenance, de célébration…).
Tout ce que nous pouvons faire pour contribuer à répondre à ce besoin de liens, non seulement nous aidera à traverser cette période d’épidémie et de confinement, mais en plus, sera assurément l’un des trésors essentiels que nous pourrons garder ensuite.
Cela est d’ailleurs valable dans toutes les situations difficiles que nous pouvons vivre dans la vie.
En effet, vivre une situation difficile dans la solitude rajoute un poids à la situation elle-même. Alors que, même si cela ne change pas forcément la « réalité » de la situation elle-même, vivre cette situation avec la présence et le soutien de quelqu’un, permet de mieux la traverser, en trouvant des ressources dans l’écoute et la compréhension d’un autre humain qui vient là près de soi, au moins quelques instants.
La chanson « La tendresse », chantée par Bourvil et récemment si bien reprise en « symphonie confinée », l’exprime infiniment bien :
Quand la vie impitoyable nous tombe dessus,
On n’est plus qu’un pauvre diable, broyé et déçu,
Alors sans la tendresse d’un cœur qui nous soutient,
Non non non non, on n’irait pas plus loin.
Alors soyons dans cette tendresse, d’une manière ou d’une autre, et prenons soin de nos liens :
- sur le plan personnel : appelons, écrivons à nos proches, suscitons des moments de célébration (vive les visio, les moments au balcon, etc. !), partageons blagues, douceurs, chansons, ouvrons notre cœur à un ami, allons chercher du soutien auprès d’un proche, proposons de l’aide à un voisin…
- sur le plan professionnel : gardons le lien avec les collègues, les collaborateurs (là encore vive les visios !), partageons craintes et satisfactions, demandons de l’aide, félicitons-nous, continuons de réfléchir ensemble..
- sur le plan sociétal : réfléchissons à comment contribuer à davantage de solidarité et de reconnaissance, à comment ne pas laisser sur le côté les personnes les plus fragiles, en situation de précarité, continuons ou engageons-nous dans des actions en ce sens.
Nous avons tous ce pouvoir pour contribuer, chacun à l’endroit où nous sommes, à des relations, des groupes, des organisations, des entreprises, etc., qui soient autant que possible humains, respectueux, vivants et créatifs.
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Leader et responsable niveau III
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Leader et responsable niveau I
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Leader et responsable niveau II
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Marcher son chemin
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